FarmBot Normandie et l'acceptabilité sociétale des robots dans l'agriculture
Publié par Stéphane Dévé, le 26 mai 2020 1.5k
Lorsque sa demande fut validée, Alban Butet ne pouvait imaginer un instant la manière dont s'effectuerait son stage de fin d'études à la Chambre d'agriculture de Normandie.
En deuxième année à l'IUT de Caen, spécialité "Techniques de Commercialisation", l'opportunité d'un stage de fin d'études dans le cadre du projet FarmBot Normandie présentée par le professeur Madame Frédérique Alfonsi était à saisir.
Ni une, ni deux, originaire de Sées dans l'Orne et proche de l'agriculture, notre étudiant décide donc de faire siennes, les thématiques de l'étude sociologique à mener autour de l'agriculture et de la robotique sous la formulation suivante "Regard de la Société et acceptabilité sociétale des robots dans l'agriculture".
C'est vrai que de prime abord, les robots semblent déjà intégrés dans notre industrie, mais qu'en est-il dans le monde de l'agriculture ?
Si ses acteurs eux-mêmes sont convaincus de leur valeur ajoutée, qu'en pense le grand public ?
Une étude au contact de la population
Ce qui s'annonçait comme une étude "cool", une étude à réaliser au plus près de la population, se transforme en un vrai challenge, sous couvert de confinement.
Le maître mot : s'adapter à la situation et utiliser les bien nommées "nouvelles technologies" pour mener à bien cette mission.
Ses premiers pas se firent à distance des membres de l'équipe FarmBot Normandie : calage de la mission, orientations, objectifs...
Conf-call, réunions téléphoniques, écriture de documents sur des serveurs partagés, la mission devenue "virtuelle" démarre sur les chapeaux de roues mais sous un mode "confiné".
Puis vient l'heure du premier rayon de soleil. La distanciation sociale s'est réduite.
Nous saisissons cette liberté de déplacement pour faire connaissance "comme au bon vieux temps". Le rendez-vous est pris dans les espaces du Dôme à Caen, ceux-là même qui hébergent notre robot potager qui attend sagement l'heure du déconfinement total pour reprendre sa fonction lors des ateliers du Collectif la Maison, le premier mercredi du mois *.
La virtualité cède enfin sa place à la réalité. Le robot potager n'attends plus qu'un ordre virtuel pour fonctionner et le voilà qui retrouve la grâce de ses mouvements numériques, allant d'un point à un autre, répétant les séquences pour lesquelles il avait été programmé voilà plusieurs semaines, comme une danse qui reprend son rythme au dessus des plantations.
L'agriculture pourra t-elle se passer de robots ?
Si la majorité de la population a déjà accepté le robot dans ses formes les plus courantes comme par exemple dans le secteur bancaire, pharmaceutique, industriel ou encore automobile, qu'en est-il de son acceptabilité dans le monde de l'agriculture ?
Cette question, nous la posions déjà avant le confinement.
Et si ce dernier avait dévoilé de nouvelles clés pour faire évoluer le regard porté par les consommateurs ?
Cette pandémie nous aura peut-être permis de constater qu'un virus pouvait nous paralyser et mener au confinement physique tant une population que des nations, elle nous aura aussi peut-être permis et de comprendre l'intérêt et de mieux appréhender la puissance des technologies numériques qui sont passées maîtresses dans la préservation du tissu social, économique, industriel et agricole sous un oeil humain bienveillant.
Si le télétravail aura été valorisé au cours de cette période, notre robot potager et ses technologies de pilotage à distance trouveront-ils grâce au yeux du grand public ?
Cette période d'immobilisation aura t-elle été propice à une réflexion globale sur notre consommation, la robotisation de l'agriculture, les métiers du monde agricole... ou au contraire, aura t-elle installé la méfiance et la réticence envers les nouvelles technologies ?
Si évolution des opinions et des regards il y aura eut, sur quels fondements ces changements se seront-ils opérés ?
Autant de questions, autant de réponses pour un sujet des plus vastes qui soit et qui se trouve être en constante évolution tant il touche l'individu au plus profond de lui-même et par la même, remodèle sans cesse ses convictions les plus intimes.
Les travaux de cette étude intéressante et riche d'enseignements seront dévoilés fin juin.
A suivre donc...
FarmBot Normandie est un projet pédagogique soutenu par l'Europe (FEDER), la Région Normandie et porté par la Chambre régionale d'agriculture de Normandie et le Dôme.
Retrouvez tout le dossier FarmBot Normandie ici.
Contact : Carla Delépée - Stéphane Dévé - Alban Butet Chambre régionale d'agriculture de Normandie
prenom.nom@normandie.chambagri.fr