Lumière sur le sinueux parcours de BOA, un jeu vidéo sur les murs de la ville
Publié par Lisa Clement, le 22 janvier 2019 1.4k
Pouvoir jouer à Snake sur un bâtiment ? BOA est l'innovant projet, arrivé en tête du classement parmi dix équipes dans le cadre de la Semaine Intensive 2019. BOA est un jeu collaboratif et de mise en valeur du patrimoine urbain grâce au mapping vidéo. Jouer, mais aussi faire participer le spectateur à l'aide d'un applaudimètre et d'un détecteur de mouvements. La naissance et le succès de BOA, c’est avant tout l’association de onze étudiants de différentes écoles normandes : huit de l’ENSICAEN, deux de Brassart, et une de l’IUT InfoCom. En seulement cinq jours et sur le thème “La ville comme terrain de jeu", ils ont dû répondre à la problématique : “Comment faire découvrir le territoire urbain à travers le jeu ?”
Mêler territoire et jeu 🎮
Le 15 janvier, au sein du Dôme à Caen, BOA a vu le jour au cours de la 11ème édition de la Semaine Intensive. Avec comme thème “Au service du divertissement et de la découverte du territoire”, les étudiants ont dû réfléchir à la “gamification” d’une ville comme celle de Caen, dans le but de mettre en valeur le territoire urbain. Une fois le brainstorming effectué, l’équipe a fait ressortir deux principales idées : faire un jeu pour tous et faire découvrir le patrimoine, parfois méconnu. Après une journée de réflexion, l’équipe a joué la carte de l‘originalité en optant pour un jeu en vidéo mapping. Egalement appelée fresque lumineuse, cette technologie multimédia permet de projeter de la lumière ou des vidéos sur des volumes comme des monuments. Quoi de mieux que de prendre un monument Caennais ? Les étudiants se voyaient déjà jouer à un jeu vidéo sur l’hôtel de ville… Mais lequel ?
BOA : inspiré de Snake
Après PacMan©, Tetris© ou encore Crossy Road©, l’équipe voulait un jeu simple et ancré dans la culture populaire. Le principe du jeu Snake© est alors voté et pourra être projeté sur n’importe quelle façade. Pour toucher un public large, et attirer les « joueurs nostalgiques », le rétrogaming paraissait être une bonne solution. A partir de là en a découlé le nom “BOA”, qui reprend une espèce de serpent.
En 3 lettres et 5 jours, le jeu s’est progressivement développé. Une identité visuelle est née grâce à Camille et Maëva de l’école Brassart. Quant à eux, les étudiants de l’ENSICAEN Alexandre, Jeanne, Gautier et les deux Quentin ont commencé à programmer le jeu et l’adapter en fonction des mouvements du public. Paul et Benoît ont façonné les dalles qui servent de commandes ainsi que la maquette de l'hôtel de ville. Et enfin Lisa, étudiante en Infocom a communiqué le projet sur le compte Twitter de BOA.
Du jeu au spectacle 🏛
Comment sortir des méthodes de jeu traditionnelles ? Comment rendre le jeu unique et exceptionnel ? Pour être innovant, les étudiants ont opté pour un jeu interactif et coopératif entre les joueurs et les spectateurs. BOA donne la possibilité à deux joueurs de prendre les commandes. Le ou les joueurs disposent chacun de deux dalles au sol pour diriger leur serpent de gauche à droite. Mais BOA offre aussi l’opportunité à tout le monde de jouer grâce à un détecteur de mouvements et un applaudimètre installés à proximité du bâtiment. Si la foule se baisse, saute ou applaudit, des obstacles surgissent et mettent les joueurs en difficulté. Pour illustrer le jeu Paul et Benoît ont créé un jeu en miniature en imprimant l'hôtel de ville de Caen en 3D et en utilisant un petit projecteur...
...La ville de Caen a adoré et a même retweeté !
En plus d’être un jeu, BOA est un véritable spectacle qui s’offre aux joueurs comme aux spectateurs. Le jeu épouse l’architecture du bâtiment ce qui le met en valeur. Chacun participe à l’évolution du jeu et du décor.
BOA fait découvrir aux plus curieux le patrimoine d’une ville autrement, c’est un jeu intergénérationnel, autonome public et complètement gratuit. Il créé un réel esprit de cohésion entre les joueurs et le public.
Et un esprit de cohésion justement, il en a fallu pendant une semaine. Les onze étudiants ont fusionné leurs compétences et leur savoir faire pour mener ce projet à bien. Maëva et Camille de l’école Brassart ont crée un panneau de présentation et Lisa a écrit un pitch et monté une vidéo pour promouvoir BOA le lundi 21 janvier. Ce même jour, Paul, étudiant de l'ENSICAEN, a su se montrer convainquant devant les 10 membres du jury.
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