CRAHAM : le secret des sources

Publié par Fête de la Science en Normandie, le 5 septembre 2016   1.7k

Estimer l’âge du défunt à partir du fémur, reconstituer une poterie gallo-romaine, observer une planche anatomique de sirène… À l'occasion de la Fête de la Science 2016, le CRAHAM invite le public à manipuler les sources pour remonter le temps.

Ils ont ouvert des sarcophages en plomb exhumés à Flers et datant du XVIIIe siècle. Ils ont aussi fouillé un vrai trésor, constitué de 14 528 pièces de monnaies antiques, découvert dans la Manche et désormais exposé au Musée de Normandie. Les chercheurs du Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales (CRAHAM) remontent le temps. Historiens et archéologues spécialistes du Moyen Âge ou de l’Antiquité tentent de reconstituer l’histoire, en faisant parler, à l’aide d’outils de plus en plus sophistiqués, les objets issus des fouilles et les vieux manuscrits. 

S’ils travaillent généralement à l’abri des regards, ils ont décidé cette année d’ouvrir leurs laboratoires pour la Fête de la Science et proposent un circuit pour découvrir leurs différentes spécialités à travers des ateliers. Le public pourra "observer et manipuler, afin de comprendre tout le travail de traitement, d’étude et d’analyse de données", explique Micaël Allainguillaume, Responsable communication. 

OS, COQUILLAGES ET MONSTRES MARINS

Dans le laboratoire d’archéologie antique, les visiteurs vont s’initier au métier de céramologue, en s’amusant à reconstituer de vraies poteries découvertes sur le site romain de Commes, fouillé récemment par le CRAHAM. Ils observeront la chaîne de fabrication de la teinture pourpre à partir de coquillages marins trouvés sur le site. Au laboratoire d’anthropologie, les plus téméraires pourront manipuler les os exhumés par les archéologues du funéraire auprès de la vieille église de Thaon et pratiquer l’ostéométrie (la mesure des os). Ils découvriront les méthodes de détermination du sexe et d’estimation de l’âge, dont la cémentochronologie (à partir du cément dentaire), très peu pratiquée en France. Les archéomaticiens (articulation d’archéologie et de géomatique) montreront comment ils utilisent des outils numériques de cartographie ou de reconstitution virtuelle pour donner corps à des hypothèses. Enfin, les historiens exhiberont les planches anatomiques de sirènes, kraken et autres monstres et animaux marins issus des encyclopédies médiévales qu’ils rééditent aujourd’hui sur internet. 


Crédits : CNRS - Délégation Normandie (DR).