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Innover pour sauver les herbiers marins

Publié par Hanan Rida, le 25 février 2025   23

Originaire de Cherbourg-en-Cotentin, Marie Duverger mène à 26 ans une thèse à l’interface de la biologie, de la chimie et de l’écologie. La doctorante salariée, travaille sur un sujet novateur intitulé : “Développer une nouvelle méthode de suivi des herbiers de zostéres dans la Manche”.


Cet article appartient à la collection "Portraits croisés" :
des parcours de jeunes chercheur·se·s vus par d'autres jeunes chercheur·se·s.


“J’ai toujours été attirée par les environnements littoraux”, confie Marie, qui a grandi près de la mer à Cherbourg-en-Cotentin. Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique, elle poursuit des études en licence de biologie et écologie à l’université de Caen Normandie, puis en master spécialisé en gestion de l’environnement et écologie du littoral à l’université de La Rochelle. “L’aspect méthodologique et interdisciplinaire de cette thèse m’a tout de suite séduite : créer quelque chose de nouveau, explorer l’inconnu, c’est à la fois exigeant et passionnant”, confie-t-elle.

DES HERBIERS À PROTÉGER

Marie consacre ses recherches à la zostère naine (Nanozostera noltei), une plante fascinante mais menacée qui forme de vastes “pelouses” marines sur les côtes sablo-vaseuses de la Manche. “Ces herbiers sont bien plus qu’une simple plante. Ils jouent un rôle clé dans l’équilibre écologique : ils nourrissent et protègent la faune marine, stabilisent le littoral et améliorent la qualité de l’eau en piégeant les particules de sédiments.”

Cependant, ces herbiers sont en régression et les causes de leur déclin restent mal comprises. “Pour les protéger, il faut d’abord comprendre les facteurs qui influencent leur survie.” Marie s’intéresse en particulier à une partie méconnue de la plante, le rhizome, la tige souterraine qui persiste même lorsque les feuilles disparaissent en hiver, car elle joue un rôle essentiel dans la survie, la régénération et l’adaptation des herbiers marins.

UNE APPROCHE INNOVANTE

L’objectif de Marie est de développer une méthode d’imagerie chimique combinant deux techniques complémentaires : les gels DET (analyse visuelle des composés chimiques) et les optodes planaires (mesure de l’oxygène et du pH). “C’est comme une carte chimique : on visualise la présence de certains éléments chimiques comme le fer ou les phosphates, et on peut mieux comprendre les réactions chimiques grâce aux données précises sur le pH et le taux d’oxygène”, explique-t-elle.

Cette méthode est testée sur le terrain, notamment à l’Anse du Cul-de-Loup à Saint-Vaast-la-Hougue (Manche, 50), avant d’être approfondie en laboratoire. “C’est un travail qui demande beaucoup d’essais et d’adaptations, mais c’est aussi ce qui le rend si enrichissant.”


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