“Même les échecs apportent des informations"
Publié par Léa David, le 18 mars 2025 1
Meriem Rami nourrit sa passion pour les sciences naturelles depuis son enfance. Aujourd’hui, elle est doctorante en biologie au sein du laboratoire de Biologie, génétique et thérapies ostéo-articulaires et respiratoires (BIOTARGEN) à l’université de Caen Normandie, spécialisée dans l’étude de la rhodococcose équine, une maladie bactérienne qui touche les jeunes poulains.
DEVENIR CHERCHEUSE EN BIOLOGIE
Jeune chercheuse en biologie depuis septembre 2024, spécialisée dans l’étude de la rhodococcose équine, Meriem Rami, aujourd’hui âgée de 25 ans, expose ce qui l’a portée jusque-là. “Depuis toute petite, j’adorais jouer au médecin”, dit Meriem, signe de sa passion pour les sciences naturelles depuis son plus jeune âge. Ses années lycée, et surtout le soutien de ses professeurs de science de la vie et de la terre (SVT), ont eu un fort impact sur les choix de carrière de la doctorante, renforçant sa passion pour le domaine.
Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique, Meriem a suivi deux années d’études supérieures en sciences de la vie et biotechnologies en Algérie. Elle n’a toutefois pas hésité à déménager à des milliers de kilomètres pour poursuivre ses études. Acceptée à l’université du Mans, Meriem obtient une première licence, en biologie moléculaire et cellulaire, puis une troisième année de licence en sciences pour la santé à l’université de Caen Normandie. C’est grâce à cette année supplémentaire que Meriem a décroché une place dans le master “ Biologie santé”, parcours “Oncologie, immunologie, et génétique”, proposé par l’établissement d’enseignement supérieur et de recherche normand.
POURQUOI DE LA RECHERCHE EN BIOLOGIE ?
C’est grâce à ce stage de première année de master qu’elle s’est lancée dans la microbiologie, même si ce n’était pas le thème premier de son master : “J’ai eu beaucoup de mal à décrocher ce stage et j’ai finalement intégré un laboratoire de microbiologie”, explique-t-elle. C’est au cours de ces deux mois qu’elle a pu développer son intérêt pour la microbiologie, à tel point qu’elle a même souhaité changer de master, sans succès malheureusement pour elle. Et finalement, c’est grâce à sa détermination, et peut-être un peu de chance, qu’elle est aujourd’hui en thèse : “Par chance, le laboratoire de Biologie, génétique et thérapies ostéo-articulaires et respiratoires (BIOTARGEN) où j’ai effectué mon stage de seconde année de master proposait une thèse combinant des aspects de microbiologie et de santé. J’ai donc sauté sur l’occasion, et me voilà en thèse !” C’est donc tout naturellement que Meriem a posé sa candidature pour cette thèse sur le sujet de la pathologie bactérienne de la rhodococcose qui touche de nombreux élevages équins.
MAIS DONC, C’EST QUOI LA RHODOCOCCOSE ?
La rhodococcose est une maladie bactérienne qui touche principalement les poulains de 3 semaines à 6 mois. La bactérie qui est responsable de cette maladie, le Rhodococcus equi, est très présente dans l’environnement du cheval, et il lui suffit de l’inhaler pour se contaminer. Si cette bactérie inquiète, c’est qu’elle cause une grande mortalité dans les élevages, signe de pertes économiques majeures (environ 25% des poulains contaminés succombent à la maladie).
Les méthodes de diagnostic de cette maladie restent peu développées et elle est souvent détectée à un stade avancé. C’est là qu’intervient le travail de Meriem : “L’objectif de ma thèse est d’étudier si les vésicules extracellulaires, de minuscules sacs produits par les bactéries et libérés dans leur environnement, jouent un rôle dans le développement et l’aggravation de la maladie.” Ce que veut Meriem est donc simple : trouver le moyen de diagnostiquer précocement la maladie pour en faciliter le traitement et, pourquoi pas, développer des pistes de soin. “Ce qui m’a réellement poussée vers la recherche, c’est ma curiosité et mon envie de comprendre les mécanismes biologiques et leurs explications.” C’est justement cette curiosité qui l’amènera, on l’espère, à trouver un moyen pour évaluer plus rapidement la maladie. Et même si des difficultés se trouvent sur son chemin, Meriem les prend avec une grande maturité d’esprit : “Ce qui me plaît le plus, c’est que même les échecs apportent des informations. Ils permettent de toujours se poser des questions sur le ‘pourquoi’ et le ‘comment’. De plus, je trouve très motivant de travailler sur des problématiques toujours plus intéressantes.”
ET POUR LA SUITE ?
De nombreuses portes s’ouvrent aux docteurs en biologie, mais comme un grand nombre, c’est la voie universitaire que Meriem veut emprunter : “Je souhaiterais réaliser un post-doctorat à l’étranger, puis occuper un poste de chercheuse par la suite”. Une fois sa thèse terminée et son doctorat en poche, Meriem fera partie des 22% de docteurs ayant pour spécialité les sciences du vivant.
Crédit photo : Meriem Rami (DR).