Mieux comprendre le climat passé pour mieux prédire celui du futur

Publié par CNRS Délégation Normandie, le 11 juin 2019   2.2k

Marie Nicolle est actuellement en post-doctorat au laboratoire de morphodynamique continentale et côtière (M2C). Paléo-climatologue, cette jeune chercheuse est spécialiste de la variabilité climatique sur les derniers millénaires dans la région Arctique.

Les sciences, et en particulier les sciences de la Terre, sont apparues comme une évidence au fil des années pour cette passionnée de nature et de paysage. Marie est titulaire d’une licence en sciences de la Terre et de l’Environnement et d’un master en sciences des Environnements Continentaux qu’elle a suivi à l’Université de Rouen Normandie. Sa terre de prédilection ? L’Arctique, une région qu’elle décrit comme un "écrin à préserver" et qui devient naturellement l’objet de sa thèse.

Les changements climatiques observés dans la région Arctique comme l’augmentation des températures ou la diminution du couvert de glace de mer ont été mis en évidence à partir de données d’observations directes. Mais ces données ont une couverture temporelle trop courte pour interpréter les changements climatiques à long-terme. Il faut alors utiliser des données indirectes, mesurées dans les carottes de glace et les sédiments de lacs par exemple, pour comprendre les cycles climatiques. Marie s’intéresse tout particulièrement aux données qui permettent de reconstruire les températures et de précipitations

Dans la région Arctique-subarctique, les enregistrements disponibles à haute résolution (jusque l’annuelle) sur les derniers 2000 ans ont été centralisés dans la base de données PAGES Arctic 2k.  Cette base de données issue d’un important travail de la part de la communauté paléoclimatique est une occasion unique d’avoir une vision globale de l’évolution à long-terme de la variabilité climatique dans la région Arctique.

Marie a cherché un moyen de pouvoir traiter ensemble toutes ces données indirectes qui ont la particularité de provenir de différentes sources (glace, sédiment, cernes d’arbre), de présenter des pas de temps différents et sont réparties inégalement dans la région. La jeune chercheuse a développé une méthode pour établir les bons usages du traitement mathématiques de cette base de données en prenant en compte tous ces biais. Ce qui l’a amené à faire des statistiques et du codage, autant de matières qui lui avaient laissé un mauvais souvenir en master et qui dans le cadre de sa thèse, font partie de son quotidien !

Très remarqués, ses travaux ont fait l’objet d’un article dans une revue scientifique. La communauté internationale a ensuite fait appel à son équipe pour créer une base de données sur les précipitations en Arctique sur les derniers 2000 ans et exploiter la méthodologie développée par Marie. 

Sa thèse, qu’elle a soutenu en juin 2018, lui a permis, d’une part, d’aller plus loin dans la compréhension des changements climatiques et d’autre part, de pouvoir devenir actrice de la recherche sur une région dont elle a toujours été sensible à l’évolution et au devenir. 

Attachée d’enseignement et de recherche à l’Université de Rouen Normandie, Marie intervient auprès des étudiants de Licence. 

Marie Nicolle est l'une des ambassadrices du programme "Réflexion.s" imaginé par Normandie université, Le Dôme et le CNRS Normandie. Elle anime le compte du 10 au 16 juin 2019.

 

Crédits : Normandie université/A. Bonin (DR).


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