Lycée Jules Verne : "Voyage au coeur du FarmBot"

Publié par Stéphane Dévé, le 27 mars 2020   1.4k

FarmBot Normandie : Lycée Jules Verne, Mondeville (Calvados)  


« People want to act for their food...».

Les élèves sont là, devant la porte. La porte de la salle F2, celle salle qu’ils connaissent bien.  C’est l’endroit dans lequel chaque semaine, ils retrouvent leur meilleur ami, celui qu’ils choient depuis plusieurs mois. Ils l’ont assemblé, connecté, testé, et depuis quelques semaines, ont abordé la seconde phase de leur parcours : le rendre autonome.

Mais aujourd’hui est un autre jour.
Ce jour se conjugue au présent, au prétérit ou encore au present-perfect. Et, la perfection, il faudra la frôler, l’atteindre, la mettre en mot, en paroles.

La porte s’ouvre, invitant à franchir, la Manche, l’Atlantique. Exit le français, place à la langue anglaise pour nos orateurs de ce jour, Tanguy, Célia, Jules, Lucas…

Installé devant un grand écran, l’exposé démarre.

Face à eux, Madame Thédrez,  professeure d’anglais et Monsieur Eric Laplanche professeur en terminale ST2D, option EE (Ecologie - Environnement).


What test did you carry on ?

Pendant une vingtaine de minutes, l’oral se déroule entre visuels, diagrammes, photos et vidéos. Les explications apportent des questions qui entraînent des réponses, des reformulations, des moments de doute, des silences ou au contraire, permettent à l’apprenant, de parfaire sa diction, de développer son vocabulaire et faire preuve d'aisance linguistique. L’anglais est partout : à l’oral, sur les schémas, sur les présentations Powerpoint…

Le constat est évident : le FarmBot est un véritable support transversal à partir duquel, chacun peut, à partir de travaux et de ses centres d’intérêts, expliquer, développer, s’exprimer mais aussi et surtout, parfaire sa langue vivante.

Les apprenants maîtrisent leur sujet et déroulent l'un après l'autre, dans la langue de Shakespeare, un exposé bien ficelé présentant le résultats de leurs travaux de recherches techniques, technologiques ou encore les coûts économiques retenus pour leur projet comme l’installation d’un panneau solaire, le stockage de l’énergie produite, la création et l’installation de la serre, la régulation de la température sans oublier, tous les détails qui ont permis de valider le choix d’un récupérateur d’eau, sa forme, son volume et la complexité de son système d’arrosage qui doit répondre à une pression donnée.

La professeure d’anglais portera son attention sur le vocabulaire, la formulation, la fluidité, l’expression, la compréhension quand le professeur porteur du projet FarmBot permettra à ses élèves de développer des explications dans un vocabulaire plutôt technique.

Les apprenants sortent rassurés. Le travail linguistique semble plutôt bien préparé : « Le FarmBot est un bon outil pour apprendre l’anglais», « j’ai découvert beaucoup d’informations sur les sites américains », «j'étais stressé... je ne suis pas très fort en anglais, mais je suis rassuré avec le FarmBot ».

Le projet pédagogique porté par le professeur Eric Laplanche a démarré avec ce groupe de lycéens en janvier et s’achèvera en juin. Six mois de travaux, d’échanges, de recherches pour faire de ces éléments une fois sortis des cartons, un assemblage qui se transformera en robot potager, un outil autonome piloté par l’informatique et capable de maîtriser sa consommation énergétique, sa consommation d’eau, la croissance des légumes mais aussi et surtout, un véritable support pédagogique qui leur permettra d’obtenir leur sésame, le bac technologique pour continuer d’explorer des voies, en partie ouvertes par le FarmBot.


Un travail transversal.

Le projet est monté avec le logiciel open-source Gantt dans lequel, chaque élève peut suivre l’évolution de son projet en parallèle aux autres. Mais pour aller encore plus loin dans les échanges interpersonnels et professionnels, c’est une autre équipe qui s’est occupée en amont de la construction du bâti en bois. Le projet global initié par une équipe d’encadrants a porté ses fruits et chaque filière, à sa manière y a contribué. « Rien à redire. La structure en bois était parfaitement réalisée » ; « c’est un point très important car le fonctionnement en x et y du robot en dépend ». Chacun a compris l’intérêt de travailler en équipe et de communiquer les bonnes informations au bon moment.

La « techno ».

Le FarmBot sera placé dans une serre, en extérieur. Sur la "place du village" pourrait-on dire. C’est vrai que ce projet, une fois installé dans sa vitrine au milieu de la cour de ce lycée technologique, sera l’objet de tous les regards.

Le premier coup d’œil se portera sur la vision globale du « robot potager » quand le second sera très certainement plus orienté « techno ». Assister à un arrosage automatique, au mouvement du robot dans ses allers-retours de plantations ou de désherbage,  sera une véritable source d’intérêt et suscitera peut-être des vocations, des interrogations parmi d'autres élèves. D'autant que tout ceci pourra être soit programmé soit réalisé en live, sur une tablette, un smartphone. Ici, il n’y aura pas de compteur Linky et encore moins de ligne électrique HT aérienne ou souterraine. Pas de branchement au réseau d’eau du lycée non plus.

Une intrigue pour celui qui s’y attardera : un véritable laboratoire sur la gestion des ressources naturelles, sur l’agriculture de précision et la relation entre l’homme, la robotique et l’informatique.

Placé au milieu de l’établissement, en extérieur, ce robot-potager deviendra l’une des vitrines technologiques du lycée lors des portes ouvertes par exemple et ainsi, valorisera ses acteurs, leurs filières et les compétences développées.

Tout ceci a été exprimé à l’oral d’anglais des apprenants. Les techniques employées pour stocker l’eau, son acheminement, les capacités de stockage, les raison d’un stockage vertical, la pression de l’eau, la gestion de la température, la ventilation, le choix des panneaux photovoltaïques et bien plus encore.

Tous ces champs exploratoires, toutes les informations recueillies permettront dans quelques semaines, de finaliser le projet du FarmBot et de le mettre en culture dans sa serre.

« L'agriculture ... connectée ».

Mais une autre étape reste à franchir et pas des moindres. Si effectivement le FarmBot est à quelques stepmotor d’accomplir parfaitement ses futures programmations, il conviendra désormais d’explorer le champs « agriculture » pour nos apprenants connectés.

La découverte de cet univers est envisagée au travers d’une prochaine rencontre avec l’institut Lemonnier sur le site horticole de Saint Gabriel Brécy (Calvados). Chacun dans sa spécialité aborde le FarmBot à sa manière, avec son public. Les uns, plutôt « techno » quand les autres sont plutôt « agri ». Cette prochaine rencontre s’annonce des plus intéressantes. L’idée est toute simple, ouvrir de nouveaux champs exploratoires, c’est vrai que les « techno » ont soulevé le fait que dans une serre, il n’y avait pas de vent, or, certaines plantes ont effectivement besoin de vent pour assurer leur robustesse et leur croissance … Le terme "polyvalent" prend ici toute sa valeur.

Lycée Polyvalent Jules Verne, 14120 Mondeville https://julesverne.etab.ac-cae...




FarmBot Normandie est un projet pédagogique soutenu par l'Europe (FEDER), porté par la Chambre régionale d'agriculture de Normandie et le Dôme.

Retrouvez tout le dossier FarmBot Normandie ici.

Contact : Carla Delépée - Stéphane Dévé Chambre régionale d'agriculture de Normandie

prenom.nom@normandie.chambagri.fr