Rémi Keuleyan : Guider les trajectoires professionnelles

Publié par Fête de la Science en Normandie, le 6 octobre 2017   2.7k

C’est son parcours de vie atypique qui a amené Rémi Keuleyan, 31 ans, doctorant au laboratoire "Normandie, innovation, marché, entreprise, consommation" (NIMEC), à s’interroger sur les profils de carrière et trajectoires professionnelles.

Ce n’est pas courant pour un chercheur, mais Rémi Keuleyan a quitté l’école à 15 ans, contraint de travailler. À force de volonté, il passera, en alternance, un BEP vente, suivi d’un baccalauréat en comptabilité ; il ira même jusqu’à créer sa société dans le domaine de la vente en ligne de compléments alimentaires naturels. 

Travaillant ensuite en intérim dans la banque, il valide un DUT GACO (Gestion administrative et commerciale des organisations) par la validation des acquis de l'expérience (VAE) et intègre le Fongecif. Il autofinance ensuite un bac +3 "Chef de projet en communication" à l’ISEE. Son objectif ? Intégrer un master recherche en sciences humaines et sociales, spécialité travail, emploi, organisation, gestion RH et sociologie au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). "Ce qui m’a motivé pour aller plus loin et entrer en doctorat, c’est la nécessité de trouver des réponses" explique Rémi. "Je suis passé par 14 entreprises, j’ai beaucoup travaillé dans la banque ; ça m’a amené à m’interroger sur la fonction des ressources humaines. Les solutions appliquées aujourd’hui sont mauvaises, on voit revenir des théories des années 70 ! Je me suis donc demandé ce qui pouvait fonctionner… ce qui avait fonctionné !". 

Rattachée au laboratoire "Normandie, innovation, marché, entreprise, consommation" (NIMEC), la thèse de Rémi Keuleyan, intitulée "Profils de carrière : étude exploratoire des trajectoires professionnelles dans les industries alimentaires" se fera sur la base d’interviews (une soixantaine) des adhérents des entreprises de OPCALIM, organisme paritaire qui collecte les fonds dédiés à la formation des entreprises de l'alimentaire. Effectuées sur des salariés à différents niveaux de formation et de carrière, elles lui permettront de dresser des profils pour réaliser ensuite "une typologie de carrières comparable à une population dans l’industrie jusqu’au marché du travail". À terme, Rémi espère travailler avec les universités canadiennes ("Les Québécois sont plus réactifs et avancés dans le domaine du management") pour créer de nouveaux parcours de formations, accessibles en ligne et reconnues.


Propos recueillis par Marianne Riou.
Crédits : R. Keuleyan (DR).