Résistance bactérienne aux antibiotiques : une priorité mondiale
Publié par Fête de la Science en Normandie, le 1 août 2017 3.9k
Abdelhakim Boudrioua travaille sur un sujet de thèse d’envergure mondiale, figurant parmi les priorités définies par l’Organisation mondiale de la santé : la résistance bactérienne aux antibiotiques.
Abdelhakim Boudrioua, 26 ans, est né et a grandit en Algérie à Béjaïa. Il rejoint la France il y a trois ans avec pour objectif de faire une thèse en microbiologie (étude des micro-organismes, bactéries, virus). Une véritable vocation !
"Après une licence de biologie option microbiologie en Algérie et un master de biotechnologie microbienne dans la foulée, j’ai décidé de me diriger vers la recherche", explique-t-il. "Ça a été un vrai flash et je savais que je pourrais trouver des débouchés ensuite dans l’industrie des biotechnologies pharmaceutiques, pour faire de la recherche appliquée. Dans cette optique, une expérience à l’étranger était fondamentale."
Abdelhakim rejoint donc Caen où il s’inscrit en master 1, puis 2, de microbiologie ("le temps de me mettre dans le bain, de me familiariser avec la langue, le pays") avant d’entamer un doctorat au sein de l’Unité de recherche sur les risques microbiens (U2RM). Ses recherches, "Développement de peptides lasso contre les bactéries à Gram + résistantes aux antibiotiques", portent sur un des principaux enjeux de santé publique actuel. "Je travaille, depuis septembre 2016, avec ma co-encadrante, le docteur Caroline Giraud, et mon directeur de thèse, le professeur Axel Hartke, en partenariat avec le Museum national d’histoire naturelle, sur la résistance bactérienne aux antibiotiques comme la vancomycine, par exemple. Depuis 20 ans, cette résistance – lorsqu’une bactérie mute – se développe. L’OMS a publié une liste des bactéries résistantes aux antibiotiques classées en haute priorité, soit le deuxième niveau sur les trois niveaux de “priorité” qui lui servent d’étalon. Selon une enquête de Jim O’Neill (Review on Antimicrobioal Resistance, mai 2016), à l’horizon 2050, cette résistance serait à l’origine de 10 millions de morts supplémentaires par an (pour 700 000 aujourd’hui) pour un coût estimé, à l’échelle de l’économie mondiale, de 100 mille milliards de dollars. Nous essayons donc de développer de nouvelles stratégies pour contrecarrer cette résistance… Heureusement, nos résultats sont prometteurs", conclut Abdelhakim Boudrioua.
Propose recueillis par Marianne Riou.
Crédits : Relais d'sciences/M. Riou (DR).