Retour sur... Ma thèse en 180 secondes en Normandie
Publié par Le Dôme, le 13 mars 2019 2.5k
La finale régionale 2019 du concours "Ma thèse en 180 secondes" s'est tenue le 7 mars dernier à l'Hôtel de ville du Havre. Sylvain Laborde et Apolline Chabenat sont les gagnants de cette 6ème édition. Ils représenteront la Normandie lors des demi-finales nationales en avril à Paris.
Et si l'on pouvait présenter ses recherches en moins de temps qu'il n'en faut pour faire cuire un oeuf ? Le concept original du concours "Three minutes thesis" est né en 2008 à l'Université du Queensland (Australie) : défier des jeunes chercheurs en cours de thèse de présenter leur sujet de recherche à un public profane et diversifié en un temps record de 3 minutes, le tout avec l’appui d’une seule diapositive...
Lancé en 2012 en version francophone à l'initiative de l'Association francophone pour le savoir (Québec), le concours "Ma thèse en 180 secondes" est désormais présent dans près de 350 universités et 59 pays à travers le monde. En France, le challenge est organisé depuis 2014 par le CNRS et la Conférence des présidents d'université (CPU).
PARLER DE RECHERCHE,
ÇA NE S'IMPROVISE PAS !
Résumer 3 ans et plus de recherche de manière concise, originale et convaincante en 180 secondes, voilà une épreuve qui nécessite un minimum de préparation. C'est pourquoi Le Dôme est associé à Normandie université et au CNRS Normandie pour assurer la formation des candidat(e)s à la prise de parole de public, en collaboration avec Harry Eliezer.
Se déplacer sur scène, tenir son micro, choisir le bon vocabulaire et un visuel percutant, maîtriser son temps et son stress, … Les exercices sont nombreux pour aborder tous les aspects de la prise de parole en public. Deux journées d’accompagnement par des médiateurs scientifiques ne sont pas de trop pour leur permettre de trouver leur rythme et leur style.
EN ROUTE VERS LA FINALE
C'est le grand jour. Voilà maintenant un mois que les candidats affinent leur texte et répètent leur discours. Une dernière marche reste à franchir pour accéder à la finale régionale : le passage devant le jury de sélection composé cette année de Luce Dauphinot, Responsable des partenariats et de la valorisation du CNRS Normandie, et Patrice Lerouge, Vice-Président de Normandie université en charge de la formation doctorale.
23 doctorant(e)s et post-doctorant(e)s sont au rendez-vous. Ils ne sont plus que 12 à la fin de la matinée : Margot Boujut (Chimie organique et bio-organique : réactivité et analyse, COBRA), Amandine Busson (Unité de recherche interdisciplinaire pour la prévention et le traitement des cancers, ANTICIPE), Apolline Chabenat (Stress environnementaux et biosurveillance des milieux aquatiques, SEBIO), Rodolphe Dumontier (Glycobiologie et matrice extracellulaire végétale, Glyco-MEV), Valérian Girard-Alcindor (Grand accélérateur national d'ions lourds, GANIL), Thomas Glachet (Laboratoire de chimie moléculaire et thio-organique, LCMT), Khaoula Jellouli (Normandie innovation marché entreprise consommation, NIMEC), Sylvain Laborde (Centre d'étude "Sport et actions motrices", CesamS), Solenn Percelay (Mobilités : vieillissement, pathologie, santé, COMETE), Aloïse Quesne (Institut Demolombe - Centre de recherche en droit privé, CRDP), Oumaima Thili (Laboratoire de catalyse et spectrochimie, LCS) et Lilivet Ubiera (Laboratoire de sécurité des procédés chimiques, LSPC).
SOYEZ CONFIANTS
ET CE SERA PARFAIT !
L'heure de la finale approche. L'intérêt du public pour l'évènement se confirme : plus de 250 personnes sont présentes dans les Grands salons de l'Hôtel de ville du Havre. Le jury, présidé par Chandrou Koumar, journaliste à Brut, fait son entrée : "Soyez confiants et ce sera parfait !". Assis aux premiers rangs, les finalistes ne peuvent plus reculer : un par un, ils montent sur scène pour rejoindre le maître de cérémonie, Johann Koullepis. Un mot d'accueil, l'énoncé du sujet de thèse, un bref instant de concentration, un geste de la main et c'est parti : 180 secondes et pas une de plus !
La richesse et la diversité de la recherche normande se dévoilent aux spectateurs au fil des passages. Margot développe un nouveau marqueur pour détecter la Dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), première cause de cécité des plus de 50 ans en France, pendant qu'Amandine explore les vies de 180 000 agriculteurs pour prévenir l'apparition de certaines formes de cancer dans cette population à risque. Apolline étudie les effets des antidépresseurs sur les populations de seiche et de crabe des côtes normandes, Rodolphe tente de produire des biomédicaments avec une microalgue, Valérian navigue entre infiniment petit et infiniment grand pour mieux comprendre notre Univers et Thomas recherche des méthodes d'imagerie médicale non-radioactives.
C'est déjà la mi-temps. La moitié des candidates et des candidats est passée et les membres du jury en redemande à l'image de Xavier Pannecoucke, Délégué régional à la recherche et à la technologie : "Former notre jeunesse à la communication est une priorité. Ma thèse en 180 secondes est un exercice admirable !". Les présentations reprennent. Kaouhla cherche comment nourrir 10 milliards d'êtres humains en 2050 (les insectes ?), Sylvain se demande ce qui a pu passer par la tête de Zinedine Zidane ce 9 juillet 2006, Solenn tente de mimer la schizophrénie chez les souris, Aloïse s'intéresse au droit du corps, Oumaima s'inpire de la nature pour inventer de nouvelles méthodes de production d'énergie et Lilivet produit des biohuiles avec un micro-ondes.
Les jeux sont faits. À peine une heure s'est écoulée depuis le lancement des présentations. Les membres du jury s'isolent, les spectateurs déposent leurs bulletins dans l'urne. Avant l'annonce des résultats, les organisateurs et les membres du jury saluent la prestation des finalistes. "Vous êtes 12 chercheurs passionnés et passionnants. Vous avez démontré que l'on pouvait conjuguer la compléxité de la recherche et la simplicité des mots" souligne Lamri Adoui, Président de Normandie université, complété par Nathalie Léger, Directrice de l'Institut "Mémoires de l'édition contemporaine" : "C'était joyeux, tumultueux. Un moment à la hauteur du spectacle !".
C'est l'heure des résultats. Apolline Chabenat, Doctorante à l'Université Le Havre Normandie, remporte le Prix du public et le 2nd Prix du jury. Sylvain Laborde, Doctorant à l'Université Caen Normandie qui participait pour la troisième fois au concours, reçoit quant à lui le 1er Prix du jury.
MERCI !
Toutes nos félicitations à Apolline Chabenat et Sylvain Laborde qui vont maintenant porter haut les couleurs de la Normandie aux demi-finales nationales en avril prochain, aux 10 finalistes pour leurs talents et aux 11 autres participants qui ont, eux aussi, relever le défi "Ma thèse en 180 secondes" : Imen Bouzarkouna (Laboratoire de mathématiques de l'INSA Rouen Normandie, LMI), Imad Chehade (Centre de recherche en économie appliquée à la mondialisation, CREAM), Mickaël Delamare (Laboratoire d'informatique et du traitement de l'information et des systèmes, LITIS), Ahmad El Hajjar (Laboratoire des ondes et milieux complexes, LOMC), Mira Hammad (Biotechnologie des tissus conjonctifs et cutanés, BioCONNECT), Aimie Le Saux (Stress environnementaux et biosurveillance des milieux aquatiques, SEBIO), Victor Maignan (Ecophysiologie végétale, agronomie et nutritions NCS, EVA), Achille Junior Mbogol Touye (Groupe de recherche en informatique, image, automatique et instrumentation de Caen, GREYC), Blaise-Maël Retailleau (Grand accélérateur national d'ions lourds, GANIL), Marc Rollin (Stress environnementaux et biosurveillance des milieux aquatiques, SEBIO) et Nihad Siddig (Laboratoire des ondes et milieux complexes, LOMC).
En attendant une édition 2020 toute aussi riche en rencontres et en découvertes, on vous donne maintenant rendez-vous avec Réflexion.s dès le 18 mars 2019 !
Crédits : Normandie université/L. Lemoine (2019).
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