Semaine intensive 2024 : Ville contre nature

Publié par Le Dôme, le 13 février 2024   450

Pourquoi l’humain devrait être la seule espèce prise en compte dans l’aménagement urbain ? Les villes sont-elles contre nature ?  C'est la question posée à la centaine d’élèves-ingénieur·e·s et étudiant·e·s durant la Semaine intensive organisée du 15 au 19 janvier 2024 par l'ENSICAEN et Le Dôme.

Le développement de zones urbaines, artificielles, au profit de l’humain et au détriment des écosystèmes naturels se retourne aujourd’hui contre lui. L’artificialisation extrême des sols, la maîtrise des cours d’eau et le manque de végétation font des villes des espaces particulièrement sensibles au changement climatique comme le rappellent avec force les récents épisodes de canicule et d’inondation.

“Il nous faut construire différemment notre rapport à la nature” affirme Nathalie Montigné, Directrice du Pavillon (Caen), en ouverture de cette Semaine intensive. Mais comment replacer le territoire et le vivant au cœur des projets de développement urbain ? Comment intégrer et préserver la nature pour atténuer et s’adapter aux changements à venir ? Et quel rôle peuvent jouer les nouvelles technologies ?

Derrière cet exercice bien connu de hackathon, la Semaine intensive organisée par l'École nationale supérieure d'ingénieur·e·s de Caen (ENSICAEN) et Le Dôme depuis 2017 vise à questionner les étudiant·e·s sur l'impact de leurs compétences techniques sur le monde de demain. De plus en plus de start-up et d'entreprises promettent de changer le monde, pour le meilleur et pour le pire. Seront-elles et seront-ils capable de voir dans quelle direction elles et ils poussent l'avenir ? Pourront-elles et pourront-ils appliquer un regard critique sur les projets proposés par leurs futurs employeurs ?

DECOUVRIR LES PROJETS

Et si on enterrait nos habitations ? Et si les animaux nous attaquaient au moindre bruit ? Et si on se débarrassait définitivement des routes ? Neuf équipes, neuf projets, neuf futurs probables dans lesquels le rapport de force entre ville et nature varie d'un extrême à l'autre : découvrez les réalisations de la semaine intensive 2024 !

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ACCOMPAGNER LES IMAGINATIONS

Pour que les imaginations collectivent, la Semaine intensive mobilise une vingtaine de professionnel·le·s du Dôme et de l'Ensicaen pour accompagner les élèves-ingénieur·e·s et étudiant·e·s dans leurs réflexions et valoriser leur travail.

Le lundi matin, les étudiant·e·s plongent dans le bain avec l'intervention d'une experte, Nathalie Montigné du Pavillon, avant d'explorer les futurs possibles grâce à un exercice de design fiction, les black stories : on expose une situation à éclaircir et la cause de la situation (une technologie existante déployée dans un futur proche ou lointain comme des plantes qui chantent, des villes flottantes, des abeilles drones ou encore des tours végétalisées).

Fort·e·s de ces inspirations, les étudiant·e·s poursuivent la matinée avec un atelier de co-création visant à définir deux pré-projets qu'ils devront présenter au jury dès le lundi midi. Dans un premier temps, chaque équipe se voit attribuer une contrainte  : qualité de l'environnement, climat, esthétisme ou faune/flore. Ensuite, la dizaine d'étudiant·e·s vont enchaîner des phases de divergence et de convergence pour compléter la phrase suivante : "ce serait génial si les villes de demain..."

Le reste de la semaine, les équipes pitchent régulièrement l'avancée de leur projet pour questionner leurs choix, compléter leurs sources, réviser leurs jugements et reconstruire leurs argumentaires jusqu'à la présentation finale le vendredi après-midi.

Avant leur départ, ils remettent au jury leur site internet, un prototype fonctionnel et une histoire présentant un futur où leur projet fait partie de nos quotidiens, avant de retourner au leur. Avec, de préférence, un nouveau regard sur l'impact du geste technique sur la nature des villes.


Envie d'en savoir plus ? Découvrez l'exposition "Caen je suis..." au Pavillon du 4 octobre 2023 au 31 mai 2024 pour engager une réflexion partagée et une contribution collective pour un récit de Caen, ville vivante.