Thibaut Preux : Une géographie vivante
Publié par Guillaume Dupuy, le 10 octobre 2013 2.8k
Thibaut, 23 ans, est originaire de Cherbourg-Octeville. Il a intégré le laboratoire "Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique" en octobre 2012. Il est aujourd'hui l'un des 33 jeunes chercheurs et chercheuses à participer à l'Atelier du chercheur 2013.
Thibaut, 23 ans, est originaire de Cherbourg-Octeville. Il a intégré le laboratoire “Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique” (LETG-GEOPHEN) en octobre 2012.
Après son Bac ES, Thibaut hésite entre histoire et géographie. Il choisit finalement la géographie sur les conseils d’un professeur. Un choix qu’il ne regrette pas. La géographie se révèle être une discipline enrichissante et variée, très loin de ce qu’il s’imaginait depuis les bancs du lycée : “Au lycée, on fait de la culture générale sur le monde. À l’Université, on s’intéresse à l’Homme et à son environnement.”
S’il se passionne pour cette discipline, Thibaut n’est pas particulièrement intéressé par la recherche. C’est l’opportunité de réaliser un mémoire qui le convainc. Ce travail lui donne envie de poursuivre son cursus. Master 1, Master 2 et aujourd’hui Doctorat.
Les recherches de Thibaut portent sur l’évolution du paysage de bocage en Normandie depuis 40 ans, un sujet qu’il a pu choisir et travailler avec son directeur de thèse : “En géographie, les sujets sont rarement imposés.” L’idée de cette étude est de comparer l’évolution du paysage de 4 territoires laboratoires de 15 000 hectares (Pays d’Auge, Bessin, Sud Manche et région de Vire) pour comprendre comment les transformations de l’agriculture peuvent influencer les paysages de bocage. Les enjeux environnementaux liés à l’évolution de ces paysages (érosion, pollution des eaux, biodiversité) constituent également un élément important du travail de Thibaut et un axe majeur du laboratoire.
Pour effectuer ce travail, Thibaut doit maîtriser de nombreux outils et posséder de nombreuses connaissances. “Dans notre laboratoire, les thèses sont construites en multipliant les approches qualitatives et quantitatives, le travail en laboratoire et les explorations de terrain. La justesse du propos vient du croisement des regards.” Il doit ainsi aussi bien savoir se servir d’un logiciel de traitement d’images satellites que connaître le fonctionnement d’une exploitation agricole ou maîtriser l’art de l’entretien pour aller à la rencontre des agriculteurs. Un élément essentiel pour Thibaut : “Le récit des agriculteurs permet de rendre la thèse plus vivante. Ces témoignages fournissent les clés de compréhension aux observations statistiques.”
À terme, la méthode et les données produites par Thibaut devraient permettre de lancer de nouvelles études et notamment des modélisations sur les évolutions futures du paysage. Quant à Thibaut, il souhaiterait partir en post-doctorat à l’étranger puis trouver un poste où il se partagerait entre enseignement et recherche. “La recherche en circuit fermé est un risque. Même chose pour l’enseignement. L’enseignement oblige le chercheur à être le plus clair possible dans sa pratique. La recherche permet à l’enseignant de valoriser les pratiques les plus actuelles.”
* Le laboratoire LETG est une unité mixte de recherche (UMR) de l’Université de Nantes, l’Université de Caen Basse-Normandie, l’Université Rennes 2, l’Université de Brest et le CNRS.