Une nouvelle génération d'éoliennes et de panneaux solaires

Publié par Pauline Ducoulombier, le 25 mars 2019   2.2k


Alexandre Magarian, Président de la Compagnie industrielle d’ingénierie et de maintenance (C2im), était présent lors du Mercredi de l’hydrogène de janvier 2019 pour  présenter deux projets en cours de développement dans son entreprise : : une éolienne verticale et un tracker solaire.

Votre entreprise réfléchit depuis un moment à la problématique de l’hydrogène et développe deux projets dont le premier sera visible sur Caen dans quelques semaines. Pouvez-vous les présenter ?

Le premier projet est de l’éolien intégré au bâtiment. Ce n'est pas une éolienne car une éolienne fonctionne avec l’énergie cinétique du vent. La cheminée à vent fonctionne du fait que les immeubles sont des obstacles au vent. Elle fonctionne avec l’énergie potentielle. L'avantage du procédé est de faire une véritable intégration au bâtiment de l’éolien sans aucune nuisance sonore et visuelle.

Faut-il nécessairement être sur un bâtiment très élevé ?

L'éolienne pourrait être placée à deux ou trois étages si on était en bord de mer mais pour une question de rendement, d’utilisation et d’efficacité, il faut des bâtiments de 6 étages minimum  pour avoir une différence de pression suffisante. La production d'une cheminée à vent avec un bâtiment de 6 étages et une façade de 10 m est de l'ordre de 20 MW par an.

Y a-t-il des nuisances pour le bâtiment ?

Il n'y a aucun risque de vibrations, les prototypes ont bénéficié de  plus de cinq ans de recherche et de développement puis ont été testés pendant trois ans.

Aujourd’hui, le produit est au stade de la commercialisation : le premier module va être mis sur un bâtiment public. Nous sommes en attente de la décision de la Région Normandie.

Quel sera l’apport énergétique pour le bâtiment ?

Les bâtiments doivent être autonome en énergie. La première des choses est de les isoler. La seconde est de générer de l’énergie. La cheminée à vent est un élément qui peut fortement contribuer.

La conception de la cheminée à vent est d’être un produit durable et recyclable. La durée de vie est au minimum celle du bâtiment. C'est pour cette raison qu'il n'y a aucune électronique de puissance.

Et le second projet : de quoi s’agit-il ?

Il s’agit de trackers solaires [des panneaux solaires capables de s’orienter en fonction de la position du Soleil, ndlr] dont la résistance à l’utilisation sera admissible avec des vents constants de 200 km/h avec une mise en sécurité pour des vents jusqu’à 300km/h.

L’industrie, actuellement,  produit des trackers solaires résistants à des vents de 50km/h, au-delà ils se mettent en sécurité. Nous développons un prototype  pour aller sur des zones comme Haïti, des zones de grands vents pour des applications dans le terrestre, pour le militaire, le particulier comme pour le professionnel.

On travaille sur des trackers solaires pouvant supporter 100m² de panneaux solaires, c'est-à-dire quatre rangées de 14 panneaux, côte à côte, pour une production de 256 à 258 watts par panneau et par heure. Le pourcentage de gain entre un tracker et un panneau fixe, suivant les régions dans le monde, se multiplie par deux et potentiellement par trois.

Notre module devrait également pouvoir récupérer l'énergie lunaire, car 30 % des rayons du soleil sont réfléchis par la lune.

Nous avons également travaillé sur le module électronique avec des algorithmes différents où le démarrage par rapport à un tracker solaire classique se fera une à deux heures plus tôt le matin et une à deux heures plus tard le soir. Nous pourrons plus que doubler la restitution électrique par rapport à un panneau standard fixe.

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