Rencontres

Cerveau et Musique : des musiciens aux patients

L’entrainement musical est maintenant bien connu pour produire des effets de neuroplasticité fonctionnels et structuraux, telles que la reconfiguration des régions auditives et surtout motrices, la représentation de certaines parties du corps (en particulier les doigts) dans le cortex moteur étant modifiée. Ce dernier type de résultats’apparente à ce qui est également observé comme modifications dans nombre d’apprentissages moteurs (jonglage, séquences gestuelles…) en dehors de tout contexte musical, et n’est donc pas particulièrement original. En revanche, il est plus intriguant d’observer que la simple écoute de musique peut produire (chez l’animal comme chez l’homme) des effets de neuro-modulations. Quelles sont les conséquences à long-terme de ces effets de neuroplasticité ? Dans le domaine du vieillissement normal et pathologique, la musique est aujourd’hui connue pour être un intéressant média dans la régulation de l’humeur, mais surtout un stimulateur cognitif qui nous a permis de révéler chez des patients Alzheimer à un stade avancé des capacités d’apprentissages insoupçonnées. L’hypothèse d’un effet protecteur de la pratique musicale vis-à-vis des maladies associées au vieillissement est souvent avancée mais la démonstration claire de la spécificité de l’effet musical dans ce contexte reste largement à faire.

Intervenant
Hervé Platel (Professeur de Neuropsychologie, Université de Caen Normandie et responsable de l’équipe ‘’Maladies associées au vieillissement’’)

Conférence co-organisée par la Corpo Sciences et la BU Rosalind Franklin(Sciences-STAPS)